samedi 27 novembre 2010

Pronostics 2012 : la surprise centriste

Tout le monde donne son avis sur la présidentielle de 2012. Voici le mien.

Résultat : la victoire de la continuité

Je pense que Nicolas Sarkozy sera réélu et qu'il battra François Bayrou au second tour, par un faible écart.

Premier tour : l'échec de la gauche

La candidate du Parti Socialiste sera Martine Aubry. Elle sera éliminée dès le 1er tour à cause d'une campagne peu dynamique (elle n'a pas l'air d'avoir un gros appétit pour l'Elysée et encore moins pour la campagne) et déconnectée des réalités (propositions trop dépensières, étatistes et dépassées). Elle a été poussé à son poste par Fabius et c'est l'aile étatiste (Hamon) du parti qui tient clairement la corde sur les propositions importantes pour la crédibilité du parti (économie, social...).

A la gauche de la gauche, nous aurons Mélenchon représentant le Front de Gauche (Chassaigne ne fera pas le poids à mon sens) et deux ou trois candidats trotskystes (Besancenot s'il veut y retourner après ses échecs, Nathalie Arthaud peut-être, un candidat du Parti des Travailleurs éventuellement). A mon sens, le total de leurs voix ne sera pas beaucoup plus élevé que d'habitude et Mélenchon ne fera pas un score exceptionnel. Allez, soyons généreux, un peu moins de 15% pour eux 4 avec une moitié pour Mélenchon (ce qui est pas mal pour le PCF quand même !).

Il faut également ajouter une candidature verte (probablement Eva Joly si elle n'est pas obligée de renoncer avant, elle fera un score trés faible je pense par rapport aux meilleurs scores des écolos, moins de 8%, elle parle mal le Français et aura beaucoup de mal lors des débats).

Bayrou sera le seul candidat au centre. Il fera un score de premier tour à la Chirac (autour de 20%, peut-être un peu plus) pour passer au second tour. Sarkozy musèlera toute tentative de candidature d'un centriste de la majorité (Borloo ou Morin par exemple) car il souhaitera apparaître comme le candidat de la droite et du centre, voire même le candidat évident, le président sortant, celui de l'unité de la nation et de la continuité de l'action politique, notamment internationale. Il fera un score trés élevé dès le 1er tour (il fera plus de 30%).

Marine Le Pen représentera bien sûr le FN et fera un gros score je pense (autour de 15%, peut-être un peu moins).

Au total, nous aurons plus de 40% pour Sarkozy et Le Pen (représentants la droite), entre 25 et 30% au centre (Eva Joly, Bayrou) et moins de 35% pour le total des voix de gauche (ce qui serait historiquement faible).

Second tour : les législatives en perspective font la différence

Bayrou devra encore attendre avant de raccompagner Nicolas Sarkozy vers la sortie de l'Elysée. En 2012, François, tu montes une marche de plus, mais tu n'as toujours pas les clés du château !


L'entre-deux-tours sera décisif. La gauche de la gauche (Besancenot et les éventuels autres candidats trotskistes, Mélenchon et le PCF) n'appelera pas à voter Bayrou. Il y a trop de divergences programmatiques entre eux.

Le PS sera hésitant et manquera de clarté, partagé entre les personnalités de la gauche du parti qui refuseront de donner des consignes de vote claire, argumentant sur le thème "bonnet blanc - blanc bonnet" et les réformistes qui se jetteront à l'eau, sans oublier d'employer quelques précautions de langage pour ne pas apparaître comme des socio-traîtres aux yeux des gardiens de la novlangue du parti.

Le FN n'apportera pas non plus ses voix à Sarkozy. Mais le report se fera néanmoins largement sur lui du fait de son instrumentalisation de la sécurité et de l'immigration et de sa bonne identification à ce thème depuis plusieurs années, ce qui lui permettra de remporter l'élection présidentielle. Il pourra même compter sur des voix de gauche qui le préfèreront à Bayrou, du fait de son discours régulateur (G20...) et de son côté bonapartiste (je pense aux mélenchonistes).

Enfin, Sarkozy, ses soutiens et les médias attaqueront fortement Bayrou sur son incapacité à obtenir par la suite une majorité parlementaire et agiterons le spectre de la paralysie des institutions et du retour à une forme de cohabitation.

Conclusion : business as usual

Cette élection, comme les précédentes, suivra l'adage "Au premier tour, on choisit, au second, on élimine.".

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